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WPATH Organisation mondiale pour la santé transgenre (sorry, pas de lien en français) La WPATH fait un travail exemplaire pour la communauté transgenre ou en diversité de genre. Entre autres, elle coordonne des groupes de personnes concernées et d'expert.es internationaux.ales afin qu'ils.elles rédigent, revoient, corrigent, selon une méthodologie scientifiquement et éthiquement très stricte, des "standards de soins" (SdS) ou "standards of care" en anglais (SOC). Ces standards existent depuis 1979 et nous en sommes à la huitième version qui vient de sortir. Celle-ci contient 210 recommandations. |
WPATH World Professional Association for Transgender Health |
SOC-8 Standards de soins aux personnes transgenres et en diversité de genre (2022) (sorry, pas de lien en français) SdS-8 Webinaire pré-enregistré en français Ce qui est important de savoir ici est que ces SdS partent du principe que ne pas ressentir le même genre que celui attribué à la naissance n'est pas pathologique et que les soins qui sont nécessaires pour les personnes concernées, y compris tout ce qui est affirmation de genre relèvent tout simplement de la "nécessité médicale". En principe donc, il ne devrait pas y avoir besoin d'un diagnostic qui mentionne des difficultés liées au genre pour avoir accès à de tels soins. Il s'agit de survie. Toutefois, les SdS reconnaissent qu'un diagnostic médical spécifique est demandé dans certains pays ou institutions. Là où un diagnostic est nécessaire, les SdS demandent que ce soit le diagnostic d'"incongruence de genre" de la Classification internationale des maladies no 11 (CIM-11) qui soit utilisés. |
SOC-8 Standards of Care for the Health of Transgender and Gender Diverse People (2022) |
Y a-t-il une différence entre un diagnostic médical et une maladie? Nous sommes habitué.es à penser qu'il n'y a pas de différence, mais il y en a une. Une maladie est une expérience. Un diagnostic est un concept imposé par la science médicale et un.e professionnel.le de la santé sur une expérience. Deux contextes différents, dans le temps ou l'espace peuvent avoir des concepts différents ou méme considérer une expérience comme maladie ou pas. Certaines communautés autochtones n'ont pas de concept de handicap par exemple. Un philosophe de la science nommé Ian Hacking, a écrit des livres sur l'histoire des diagnostics, c'est-à-dire comment ils apparaissent, participent à constituer nos vies et disparaissent de nouveau ensuite. Par exemple, la "fugue" ou "mad travel" était un diagnostic de maladie mentale vers la fin du 19 ième siècle par lequel des Européen.nes marchaient inlassablement dans une sorte de transe dans laquelle ils.elles n'avaient pas de connaissance de leur identité. Nous n'avons plus ce diagnostic maintenant. L'homosexualité était considérée comme maladie mentale jusqu'en 1999. Elle ne l'est plus maintenant non plus. A quoi sert un diagnostic alors? Un diagnostic peut être stigmatisant et négativement affecter la vie d'une personne. Un diagnostic peut aussi être la seule porte d'accès à une intervention de type médicale que l'on choisit. Il s'agit là alors d'une étiquette utile même si l'on ne se considère pas comme malade. |
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Que se passe-t-il en Suisse? Les SOC-8/SdS-8 sont généralement connus et sont suivis par les médecins et thérapeutes suisses, mais la situation en Suisse est complexe lorsqu'il y a besoin de soins liés au genre, notamment à cause du pouvoir des assurances-maladie. Santé suisse, la faîtière des assurances-maladie, parle d'avoir besoin de savoir qu'il y a "dysphorie de genre" et que cette dysphorie persiste dans le temps pour accepter de couvrir des soins d'affirmation de genre (Freiburger Nachrichten, 22 avril 2023). Quelle est alors la différence entre "dysphorie de genre" et "incongruence de genre"? La "dysphorie de genre" est un diagnostic de maladie mentale répertorié dans le Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales (DSM) établi par l'association américaine des psychiatres (APA). Ce diagnostic nécessite donc en général un.e psychiatre. Le DSM-V utilisé à l'heure actuelle date de 2013. DSM-V Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders number V (2013) Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales no 5 (2013) (sorry pas de lien en français) L'"incongruence de genre" est une situation de santé sexuelle répertoriée dans la Classification internationale des maladies no 11 (CIM-11) établie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'incongruence de genre n'est pas une maladie mentale et ceci est important. En très bref, ceci veut dire que le diagnostic d'incongruence de genre peut être donné par un.e généraliste. CIM-11 Classification internationale des maladies no 11 (2023) établie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Incongruence de genre définition générale HA60 Incongruence de genre de l'adolescent.e ou de l'adulte HAZ Incongruence de genre, sans précision Et pourquoi certain.es professionnel.les en Suisse parlent-ils.elles aussi de "transsexualisme"? Le "transsexualisme" est un diagnostic de la CIM-10. Celui-ci est aussi un diagnostic de maladie mentale, comme le diagnostic de dysphorie de genre et il est en principe donné par un.e psychiatre. Il pourrait être demandé ou utilisé pour une personne concernée hospitalisée ou décédée car c'est encore la CIM-10 que la Suisse utilise pour les cas d'hospitalisation et de décès. A noter que la référence à "transsexuel.le" dans "transsexualisme" a contribué à rendre le terme "transsexuel.le" problématique, justement parce que le "transsexualisme" est un diagnostic de maladie mentale. Le terme "transsexuel.le" pathologise donc les personnes trans et il ne devrait pas être utilisé à moins qu'il soit revendiqué ou réapproprié par une personne concernée elle-même, un peu comme une personne "gay" le fait avec ce terme qui était dérogatif dans le passé. Le terme "transsexuel.le" fait aussi penser qu'il s'agirait d'une question liée au sexe voire à la sexualité de la personne alors qu'il s'agit d'une question d'identité de genre. Sachons aussi qu'historiquement, "transsexuel.le" a été utilisé dans la communauté trans pour différencier les personnes qui avaient fait une transition médicale, mais cette distinction n'est plus faite. |
DSM-V Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders number V (2013) Established by the American Psychiatric Association (APA) This is where the diagnostic of "gender dysphoria" is described. ICD-11 International Classification of Diseases number 11 (2023) established by the World Health Organization (WHO) Gender Incongruence general defintion HA60 Gender Incongruence of adolescence or adulhood HAZ Gender Incongruence, unspecified Internationale Klassifikation der Krankheiten Nummer 11 (2023) Deutsche Übersetzung die nicht offiziell ist und auch mit automatischer Übersetzungsverfahren erstellet wurde. Für Geschlechtsincongruenz: bitte Kapitel 17 wählen und dann "Transgender". |
Concrètement alors, comment naviguer le système suisse? Il faut d'abord savoir que les médecins et thérapeutes ne sont pas formé.es durant leurs études pour adresser les besoins spécifiques de la population trans et non-binaire, mais que les Standards de soins (SdS-8) sont connus et servent souvent de référence, et qu'il existe aussi des formations complémentaires données par des collaborations entre chercheureuses, thérapeutes et personnes concernées, par exemple celles proposées par Denise Médico et Adèle Zufferey. Ces formations mènent à une approche d'"accompagnement trans- et non-binaire-affirmatif". Ensuite, il est bien de savoir qu'il existe des professionnel.les dans notre canton qui sont formé.es pour une approche trans et non-binaire affirmatif et pratiquent dans un esprit de collaboration avec les personnes concernées. En bref, des praticien.nes qui respectent les SdS-8 et nos droits, comme celui à l'auto-détermination. Certain.es de ces professionnel.les se voient régulièrement depuis peu en "intervision" pour se soutenir et s'informer et ont invité d'autres professionnel.les intéréssé.es, et des personnes concernées à les rejoindre dans un esprit qui reconnaît l'expertise des personnes concernées. Disons aussi qu'il y a aussi d'autres professionnel.les dans le canton de Fribourg qui comprennent bien la notion de nécessité médicale et sont prêt.es à écouter et accompagner des personnes en questionnement, transgenres et/ou non-binaires, sans nécessairement prévoir de joindre une formation spécifique. Les professionnel.les trans- et non-binaire-affirmatif.ves essayent d'appliquer la CIM-11. Puisque dans la CIM-11, l'incongruence de genre n'est plus une maladie mentale, ceci est un geste qui soutient la dépathologisation et dépsychiatrisation des personnes concernées et participent à normaliser leurs parcours. Exemples de pratiques alignées avec les SdS-8 et la CIM-11: 1) Un.e généraliste prescrit une torsoplastie sur la base de la nécessité médicale. Si l'assurance-maladie ou le.a chirurgien.ne veut un diagnostic, il.elle pose alors le diagnostic d'incongruence de genre. 2) Un.e psychothérapeute recommande un traitement hormonal. Si l'endocrinologue demande un diagnostic, le.a psychothérapeute collabore avec un.e généraliste pour que celui d'incongruence de genre soit posé. 3) Une assurance-maladie demande l'avis d'un psychiatre (ce qui ne devrait plus être le cas sous la CIM-11, mais voilà, ça arrive), le.a psychothérapeute collabore avec un.e psychiatre pour simplement obtenir une co-signature. A noter par contre, qu'entre autres parce que les SdS-8, la CIM-11 et la dépathologisation sont nouveaux, il y a nombre de praticien.nes de la santé qui continuent à défendre la nécessité de la participation de psychiatres aux parcours trans et/ou non-binaire, par exemple dans ce qui est appelé un "réseau multidisciplinaire". Ces praticien.nes peuvent se réfèrer alors à la CIM-10 ou même au DSM-V. Bien sûr est-il conseillé de voir un.e thérapeute si désiré; les personnes concernées après tout vivent beaucoup de barrières, y compris de la transphobie quotidienne qui les affectent. Mais c'est bien de se rappeler qu'aller dans un tel réseau ou chez un.e psychiatre pour avoir accès à des traitements liés au genre n'est pas une obligation. Il y a d'autres chemins non-psychiatrisants. |
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Conseil pour les personnes concernées? Choisissez des professionnel.les qui suivent les SdS-8 et la CIM-11, pratiquent un "accompagnement" "trans-affirmatif et non-binaire-affirmatif", font partie d'une intervision avec des collègues, vous soutiennent dans votre droit à votre auto-détermination, reconnaissent que c'est vous l'expert.e et sont prêt.es à se battre contre votre assurance-maladie si nécessaire. L' association | Verein trans&non-binär de Fribourg collabore avec le Pôle Trans de Checkpoint VD et Empreintes à Fribourg pour maintenir une liste de ressources et une autre de praticien.nes qui sont recommandé.es par des personnes concernées. Pour des conseils, écrivez à transnonbinaryfr at gmail dot com |
transnonbinaryfr at gmail dot com |